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HISTOIRE DE MES MUSIQUES CONCRÈTES, 22. DEUXIÈME SYMPHONIE, 2012

19 février 2023

Cette capture d'image faite sur Youtube (n'appuyez-pas sur le triangle qui indique « play », il ne se passera rien !) permet d'identifier à la fois l'œuvre classique que je vais évoquer aujourd'hui, le nom de celui qui la dirige, Claudio Abbado, et sous quel angle – celui de l'œuvre même, dont on entrevoit ci-dessus des notes, empruntées semble-t-il aux parties d'alto - , je vais l'aborder, en rapport avec mes propres symphonies de musique concrète. J'emploie le pluriel puisque maintenant il y en a quatre.

Si je prends comme exemple, parmi les symphonies classiques, la Cinquième de Gustav Mahler - c'est parce que je viens de voir le brillant film de Todd Field Tár, dans lequel Cate Blanchett incarne une cheffe d'orchestre de fiction, dont c'est le nom d'artiste. Cette femme, au sommet de sa célébrité et de sa carrière, est censée avoir tous les talents, y compris celui de composer. Lorsque l'action débute, elle a enregistré le cycle des symphonies mahlériennes jusqu'à la Neuvième (je ne me rappelle pas qu'il soit question de la Dixième, inachevée), mais la Cinquième manque encore à son intégrale. Arrivera-t-elle à l'enregistrer et dans quelles conditions ? Je ne vais pas dévoiler la fin ; disons juste que cette question est un des ressorts d'un riche suspense conduit durant trois heures. ...

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HISTOIRE DE MES MUSIQUES CONCRÈTES, 21. LE PAPILLON QUI TOUSSE, 1978-2006, LA VIE EN PROSE, UNE SYMPHONIE CONCRÈTE, 2006-2010

12 février 2023

25 juin 2006 : grâce au journal méticuleux que je tenais à l'époque et que j'avais commencé 5 ans plus tôt, pour recoudre jour après jour le tissu du temps qui, au sortir de trois mois d'hospitalisation vécus comme s'ils avaient duré toute une année, s'était trouvé très étiré et lacéré, je peux dater précisément cette photo, prise chez nous rue Barbette. C'est le soir, et avant de dîner, une joyeuse chorale constituée de gauche à droite de Corinne, Christelle, Franck, Geoffroy et Pierre-Yves se prépare, pendant qu'Anne-Marie sert l'apéritif, à donner en audition privée, accompagnée par le compositeur au piano, la création d'une de mes pièces les plus longues à terminer, mais qui ne relève pas de la musique concrète ; il s'agit d'une chanson intitulée Le Papillon qui tousse. J'en avais depuis longtemps écrit la musique et trouvé le refrain, mais je n'arrivais pas à terminer les paroles. Elle joue donc le rôle d'intruse dans la série d'oeuvres que j'évoque ici.

Des chansons, j'en ai composé quelques autres, d'un caractère généralement mélancolique et rétro, et presque toutes en mode mineur : Madame Musique je présume, La Caravane, Coney Island Rag (paroles et musiques), Quasimodo-Tango ...

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HISTOIRE DE MES MUSIQUES CONCRÈTES, 20. PERPETUUM KYRIE, 1997, MISSA OBSCURA, 1992-2000, DIX-SEPT MINUTES, 2000

5 février 2023

Ci-dessus, vous pouvez voir un brouillon que j'ai retrouvé – le brouillon, pas la version au propre tout de même ! – de cette formalité que le règlement de la SACEM nous imposait de remplir il y quelques années, nous les compositeurs de musique concrète, pour être admis à déposer une œuvre de musique électroacoustique « sur support » :  il fallait accompagner une copie de l'œuvre sur bande (plus tard sur CD, DAT, ou fichier numérique) du soi-disant relevé graphique de sa première minute, afin de montrer qu'on savait lire les notes. Il s'agit ici de mon Perpetuum Kyrie de 1997. « Une minute, pas plus, vous voyez ce n'est pas beaucoup demander », semblait nous dire la SACEM.  Je ne me suis jamais prêté à ça sans éprouver un sentiment de mortification et d'infantilisation. Heureusement, ce n'est plus exigé.

Car bien entendu, le fameux relevé graphique ne notait rien du tout. Les pauvres clés de sol que vous voyez en tête de portée font à peine semblant de donner une caution musicale à cette pseudo-partition (en aidant à situer vaguement la première hauteur que l'on peut discerner, à 18'' du début, comme un si naturel), mais cela ne trompe personne, et même avec les précisions verbales que j'y ajoute (« souffle train de nuit », « rythme de train qu'on croise », « montée souffle », etc.), il est impossible d'en déduire ce qu'on doit entendre. Même l'acousmoniste à sa console ne peut rien en faire (sur les acousmographies et sur l'édition papier des œuvres de musique concrète, j'ai exprimé ma position dans le blog Entre deux images n°98, du 25 juin 2020, auquel je me permets de vous renvoyer ; je déplore que l'on perpétue le mythe et le faux-semblant de la « score » pour ce qui n'en relève pas et n'en a pas besoin). ...

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